«Mes boucs ont beaucoup à nous apprendre»

A Flums, Maja Anderegg propose des trekkings avec des boucs et des ânesses. Son objectif: offrir aux enfants des contacts avec les animaux et la nature.

«Aujourd’hui, mes boucs sont un peu paresseux, en général ils ne trainent pas et veulent toujours être devant. Mais c’est ce qu’il y a de bien chez les animaux. Ils ont leur tête à eux et sont imprévisibles. Depuis toute gosse, j’ai fait des expériences étonnantes et amusantes avec les bêtes et j’ai appris beaucoup en les côtoyant. J’ai non seulement pris conscience de ma responsabilité, mais aussi quele travail physique peut s’avérer gratifiant sur le plan social. Les chèvres ont parfois des comportements très semblables aux nôtres.»

«Devenue adulte, je n’ai, pendant des années, pas eu l’occasion d’élever des animaux, mais je ne les ai jamais oubliés. Et quand j’ai eu la chance il y a quelque temps de faire l’acquisition d’une ferme avec étable, je n’ai pas hésité. J’ai acheté quelques chèvres et les ai gardées à l’étable pendant que je rénovais la maison d’habitation à côté. Et depuis les premiers jours, j’ai fait de longues balades avec mes chèvres dans les magnifiques forêts autour de chez moi. C’est chouette de ne plus se promener seule mais avec une cohorte d’animaux.»


Le projet en bref

  • Entrepreneuse indépendante
  • Nouvelle étable pour les boucs
  • Flums/SG

Des champions de la motivation

«De par ma profession – j’ai mon propre cabinet d’ergothérapie – je travaille beaucoup avec des enfants. J’ai donc pris conscience que de plus en plus d’enfants n’ont absolument aucun contact avec la nature et les animaux. Quand les enfants croient que le lait vient d’une usine, la sonnette d’alarme retentit chez moi. J’ai donc commencé à emmener avec moi, dans mes balades avec les chèvres, de jeunes patients de longue date ainsi que les enfants de mes amis et connaissances. Et leurs réactions m’ont ébahie. Tous étaient ravis. Des enfants qui sinon, après deux minutes à pied commençaient à se plaindre, pouvaient marcher pendant deux heures sur des chemins caillouteux. Beaucoup d’entre eux sont devenus plus vaillants et ont pris de l’assurance. J’ai donc décidé de me lancer professionnellement. J’ai agrandi mon troupeau et créé un site web que j’ai appelé «Geissebuebe» (boucs).»

«Cela tombait sous le sens car je n’ai en fait que des boucs. Il y a plusieurs raisons à cela. La première c’est que l’élevage des chèvres occasionne beaucoup plus de travail. Il faut les traire, s’occuper des chevreaux, etc. Et je travaille aussi encore à mi-temps. Par ailleurs, les boucs sont moins recherchés sur le marché. On obtient plus facilement des boucs car personne n’en veut. Actuellement, j’ai dix boucs. Et depuis quelques années aussi deux ânes qui font «Hi-han» au lieu de «Bêh» et qui font bon ménage avec les boucs. Et c’est idéal pour les trekkings. Les réservations arrivent peu à peu. J’ai déjà eu des participants de toute la Suisse et d’innombrables rencontres très prometteuses.»

geissebuebe.ch

Texte: Max Hugelshofer

Images: Yannick Andrea

Paru en novembre 2019



L’Aide suisse à la montagnes apporte un soutien financier lorsque l’argent ne suffit pas pour réaliser un projet porteur d’avenir.